Le lecteur est convié à accomplir un voyage à travers les mots d’une autre langue et d’une spiritualité peu ou mal connue ! Les paysages en sont inattendus et générateurs de découvertes, d’énigmes et d’interrogations.
Les mots : est-ce un hasard si parole et blessure procèdent d’une même racine en arabe, langue de la révélation ? Parler serait-ce blesser ? Est-ce la blessure qui génère la parole ? Ou y aurait-il autant de mots d’amour que de blessures ?
L’amour : n’est-il pas indicible ? « Si l’amour est savouré, dit Ibn ‘Arabî, son essence est incomprise. » Malgré les facettes infinies dévoilées par les mots du Coran, la difficulté demeure : comment parler de cet autre Amant à travers les dires des autres qui relatent leur expérience de Lui, non pas à partir d’une connaissance couvrant Son altérité (peu s’en faut !), mais plutôt avec le peu qu’il leur a été donné de savoir ?
L’islam : une vision du monde qui se dégage de la geste de générations de contemplatifs qui essaient de donner un sens à leur vie – après avoir fait le tour du cosmos et des créatures – en se remettant en paix, exclusivement, consciemment et de leur plein gré, à Celui qui garantit l’intégrité et l’intégralité de leur être, paré de toutes ses amours !
Dieu : Celui dont le Nom, Allah, évoquant en arabe désir d’union et de connaissance, plonge le désirant dans la perplexité, qu’Il lui prodigue Son amour ou qu’Il se voile à lui !
L’expérience spirituelle : paradoxale puisque subjective et objective à la fois ! Elle demeure le phénomène le moins évident qui soit ! Oui, le lien intime entre Dieu et l'être humain est universellement mentionné et reconnu ; non, de personne à personne, nul ne peut l’établir, ni en rendre compte, ni le prouver, ni le vérifier !
L’extase : expérience vécue par des agnostiques et athées sans référence au divin ! À l’instar de M. Proust, M. Duras, G. Minois et tant d’autres qui nous font penser à ces universaux sémantiques dont parle Umberto Eco.
Le sens : après avoir libéré la foi au nom de la raison, partir à la recherche du sens perdu et en faire un art.
La question : si l’amour est une faille que Dieu enjambe allègrement, comment faire face à notre faillite en amour, cause de nos maux, que les mots seuls ne sauraient jamais résorber ?
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