Sur l’échiquier géopolitique mondial, Vladimir Poutine est un maître. C’est est un pragmatique. Il s’adapte aux circonstances, aux forces et aux faiblesses de ses adversaires.
L'essoufflement des forces armées du régime de Bachar al-Assad conduit la Russie à intervenir en Syrie en septembre 2015. Cette intervention permet en outre à la Russie d'oublier pour le moment l'épisode ukrainien.
La Syrie, est le seul allié de la Russie aujourd'hui au Moyen-Orient, et c'est assurément l'occasion pour Moscou de jouer un rôle de premier plan alors que Washington et leurs alliés sont contraints, par leurs alliances avec Ankara et Ryad, à adopter un profile bas.
La Russie dispose d'une liberté d'action beaucoup plus importante que les États-Unis et n'hésite pas, outre l'EI, à frapper
Jabhat al-Nosra et
Ahrar al-Sham.
Moscou n'a aucun intérêt au retour de djihadistes caucasiens, hier nationalistes, comme les Tchétchènes qui désormais combattent sous la bannière de l'islamisme le plus radical. Mais dans ce contexte, la carte kurde des Russes est autrement plus mortelle que la carte tchétchène des Turcs.
Vladimir Poutine fait un retour international fracassant au Proche-Orient. L'intervention russe a bel et bien changé les rapports de force qui s'exercent en Syrie et dont la portée est très largement régionale.