« J’appartiens à la génération des « baby-boomer », ces Français nés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans l’euphorie de la libération et de la paix retrouvée. J’ai grandi dans un monde partagé en deux blocs : le bloc soviétique où s’imposait le régime communiste et le bloc occidental, régi par le système capitaliste.
J’étais trop jeune pour être mobilisé en Indochine ou en Algérie, mais par mon métier de reporter à la radio et à la télévision durant plus de quarante ans, j’ai pu vivre au plus près les guerres et guérillas de ces dernières décennies : le Liban bien sûr où je serai détenu par un groupe terroriste avec mon équipe de reportage, mais aussi la révolution iranienne, la guerre Irak-Iran, le Rwanda, la famine en Somalie, le conflit d’Afghanistan. J’ai de même assisté à la montée en puissance de la Chine et à l’ouverture du mur de Berlin. À travers ces événements qui ont fait l’actualité, j’ai voulu témoigner par l’image des bouleversements de notre monde.
La photographie est ma passion première. Elle nous laisse une trace authentique du passé et nous permet d’explorer les cicatrices de l’histoire.
J’ai toujours pensé qu’un appareil photo devait être le compagnon indispensable de mes reportages, en plus de la caméra professionnelle, afin d’éterniser à travers mon propre regard et ma propre sensibilité les événements vécus, les choses de la vie, les clins d’oeil au destin. Je suis souvent resté plus longtemps que les équipes sur l’événement. Parfois je suis revenu seul sur un terrain aimé, passant aussi de longs séjours à l’étranger, afin de prolonger le plaisir du reportage et de conserver des images comme de simples pages d’histoire. »