La Méditerranée a toujours fasciné Jean Genet (1910-1986), l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Enfant abandonné, placé dans une famille du Morvan, il s’évade dans la littérature. Adolescent, enfermé dans la colonie pénitentiaire de Mettray, il s’enflamme en découvrant Villon, Verlaine, Proust... Il rêve de voyages. Dès qu’il le peut, l’adolescent sans mère fugue vers la mer… Nice, Marseille… puis s’engage dans l’armée pour fuir l’univers carcéral. Il découvre ainsi la Syrie, le Maroc… Déserteur, il parcourt l’Espagne, l’Italie… Séduit par les hommes et ces contrées, il n’aura de cesse d’y retourner.
Voulant se faire entendre de Ronsard, Jean Genet, dans sa grande période de création littéraire, écrit ses plus belles pages en prison. Libéré grâce à Cocteau, Sartre, Beauvoir…, devenu célèbre, il parcourt inlassablement les rives méditerranéennes séjournant longtemps en Grèce dont la mythologie l’enchante.
En 1968, il découvre la cause des palestiniens qu’il défendra jusqu’à la mort. Il se sent comme eux, dans un exil sans fin, sans mère patrie.
Longtemps dans le silence, à la fin de sa vie il se remet à écrire, au Maroc, terre qu’il aime. Il meurt à Paris, corrigeant son dernier chef d’œuvre Un captif amoureux. Il est enterré au cimetière espagnol de Larache, au Maroc, sa tombe surplombe l’océan, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, des côtes méditerranéennes.
Il part, libre, vers la transparence qu’il voulait atteindre.
Caroline Daviron nous fait découvrir un Jean Genet unique, amoureux de la Méditerranée, dans une quête infinie de la mer(e) symbolique et réelle.