Le « coq gaulois », fier et orgueilleux, n’a pas toujours été un mouton tondu. Et les Français commencent à se réveiller de cette longue nuit blanche, qui dure depuis quatre décennies.
Dans le rétroviseur, tendu par la nostalgie, ne subsistent plus que quelques vestiges des Trente Glorieuses, dont l’image fanée paraît maintenant irréelle. La gueule de bois est sévère. Victimes du syndrome de Stockholm, certains continuent pourtant d’y croire au lendemain qui chante, alors que la chanson des Restos du coeur leur a déjà offert l’hymne de leur résignation.
La naïveté ne sert qu’à désarmer les innocents ! Aussi, je ne me suis pas encombré de boniments. Tel le vieux pêcheur dans Le Vieil homme et la mer , j’ai pu rapporter un petit poisson de cette longue traversée de la mémoire. Certains y reconnaîtront la carcasse d’une époque révolue ; l’épave est suffisamment identifiable pour que chacun puisse y déceler les vestiges de son propre monde. Les souvenirs aussi infligent des souffrances, sur lesquelles s’articule la mémoire.
« La littérature confère une certaine noblesse à la vie. Elle permet surtout de retarder le plus longtemps possible la déshumanisation inhérente à notre condition de mortel. »
Ahmed Dich
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