Étrange destinée que celle des Sultanes à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècles, ces mères ou épouses de sultans qui, en raison de la jeunesse de leur fils ou de l’incapacité de leur mari, ont su tenir les rênes de l’Empire ottoman avec détermination, talent et …une certaine rouerie ! C’est ce que les historiens ont appelé « Le Sultanat des Femmes ».
Extravagante situation, même : pendant quatre-vingt ans, ces femmes d’origine chrétienne et esclaves au harem ont eu une influence considérable sur le plus grand empire du monde, dans un environnement foncièrement musulman et masculin, et dans un contexte politique, militaire et économique très fragilisé. Conservant, malgré tout, leur féminité et, reconnues pour leur compétence, ces sultanes ne sont-elles pas, quatre siècles avant notre époque, un magnifique exemple de « parité » et d’excellence ?
À leurs fidèles, ces sultanes ont offert d’immenses opportunités de carrières et de richesses, qu’ont su saisir les héros de cette histoire : le général-gouverneur Youssouf Pacha, le Chef des Eunuques noirs du Harem, un « Muet » du sultan chargé de ses basses oeuvres, une belle favorite d’origine vénitienne et un négociant international ragusain.
Mais les opposants au pouvoir - internes ou extérieurs à l’Empire – ont aussi tenté de profiter de cette période troublée pour se livrer à toutes sortes d’agitations ou de trahisons. Fils de sultan mais de religion chrétienne, le prince Yahya Sultan a fait le siège des Cours occidentales pour tenter de s’emparer du trône ottoman. Ailleurs, des mouvements d’indépendance se sont fait jour, en particulier dans les Balkans avec le rêve de Michel le Brave, qui a voulu unifier les peuples roumains de Valachie, de Moldavie et de Transylvanie.
Sur fond de rigoureuse vérité historique, ce roman nous fait voyager entre fidélités et rebellions, entre l’Anatolie et les Balkans, et de Constantinople à la Mer Adriatique.